L'oeil de l'Ankou

     L’Ankou, personnage de la mythologie bretonne, matérialisé sous différentes formes, est le représentant de la mort. Tout au long de ces pages celle-ci va s’égrener sous l’œil de ce passeur d’âmes. Ce roman est avant tout un huis-clos entre une mère, tombant au fil du temps dans une folie profonde, et son fils.

 

     Se prévalant être la détentrice par le Seigneur Dieu d’une mission divine, elle fera de son enfant un tueur en série redoutable. Toute sa vie il se soumettra à sa volonté, jusqu’à ce terrible jour où il refusera l’innommable…

 

     C’est aussi l’histoire du déclin d’une famille bourgeoise de l’après-guerre à la vingtième siècle, de Paris à Guern, un petit village de campagne dans le Morbihan.

 

     Une femme tristement célèbre à son époque, tueuse en série et ayant réellement existé sera le déclencheur de toute cette descente aux enfers.

L'oeil de l'Ankou.

Extrait.

Chapitre 1
Lucien, mon grand-père


Décembre 1946


« L’expérience de la naissance est la première expérience de l’émergence de la mort. »
Françoise Dolto.


Mère, d’où viens-tu ? Quelle diablesse t’a donc enfantée ?


Nous étions au pays des cailloux qui se dressent vers les cieux, à celui des berniques, bigorneaux et autres coquillages, à celui du chouchen transportant les hommes le soir loin de leurs démons, du kouign-amann qui développe les culottes de cheval, des crêpes sucrées ou salées enchanteresses de l’enfance... Bref, nous étions en Bretagne, dans la partie sud appelée Morbihan (petite mer), là où légendes et croyances fleurissent aussi les esprits. Dans ce département, il y avait les gens argentés de la côte, et ceux des terres plus pauvres mais si riches.
Tandis que Boris Vian publiait avec audace : « J’irai cracher sur vos tombes », les pleurs de la petite Hélène, se faisaient sûrement entendre jusqu’à l’église de Guern, édifiée à la croisée de deux routes départementales.
Ma grand-mère se nichait au bas d’une colline à un kilomètre et demi de l’édifice religieux, à l’angle d’un virage sinueux. Cela faisait tout juste un mois qu’elle avait emménagé dans cette petite maison traditionnelle rurale en granit, de composition simple : quatre murs, un plafond avec poutres et un sol en terre battue.
Une demi-cloison séparait l’unique pièce en deux avec d’un côté l’intimité d’une chambre et de l’autre un mélange de salon, cuisine et salle à manger.
« Hélène, ma future génitrice, machine à détruire, c’est en ce lieu à reconstruire que tu vas vivre une jeunesse ordinaire, insipide et je ne sais par quel pore de ta peau le diable s’est invité au plus profond de ton âme. »
« Hélène, ma future génitrice, tu naquis lorsque disparaissait le docteur Petiot. De ton vivant, tu aurais chanté ce Petiot est un gigolo et un rigolo. »

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